Blessure : pourquoi glacer ?
Créteil, Stade Duvauchelle, janvier 1991. Dans le cadre de nos études STAPS, nous sommes évalués sur 100m. Il fait froid et je n’ai pas pris le temps de bien m’échauffer.
Je ne suis absolument pas spécialiste de la course de vitesse. D’ailleurs, les seuls sprints sérieux parcourus jusqu’ici, c’était de longues envolées pour rattraper le car de la ligne K (Villeneuve St Georges – Créteil l’échat) dont je ratais quelque fois l’arrêt à la station Valenton Lutèce. Il fallait alors, très tôt le matin, déployer de gros efforts, et poursuivre ce car orange à la station suivante, Valenton Ancienne Poste. Un peu moins de 200m séparaient les 2 stations. Effort lactique donc, qu’il m’arrivait de payer dans l’autobus 😀 . Je réussissais très souvent à rattraper le car, sauvé il est vrai par ce feu qui passait très vite au rouge.
Je me retrouve donc au départ de ce 100m.. Je l’ai dit, il fait froid, et je n’ai pas de pointes. Mais j’ai au pied les derniers modèles Nike Air Max de l’époque. Je suis sûr, elles vont me sauver … Ah les croyances. Elles flashent mais sont lourdes.
Le coup de pistolet du starter retentit et les fauves sont lâchés … Départ prudent sur les 15 premiers mètres, je fais mon effort et première douleur à l’ischio droit. Oui musculairement, je ressens une gêne mais je ne m’attends pas à ce qui va suivre. Je continue, et je déploie ma belle foulée (2m30), et là, LA douleur, tel une balle de tennis lancée à bout portant derrière la cuisse, ou un coup de poignard. Je chute et j’ai très mal derrière la cuisse. Je me relève, impossible de poser le pied droit au sol.
Christian Valétudie, ex international français de triple saut, et retraité des pistes depuis quelques années, est désormais responsable des infrastructures du stade. Il est présent ce jour d’évaluation. Il m’aide à me relever, et m’accompagne jusqu’à “l’infirmerie”. Je ne suis pas le seul à l’infirmerie. Il sort d’un frigo, une poche de glace qu’il place délicatement sur ma cuisse douloureuse. Il connaît son job ! Et dire que 25 ans après, je me retrouverais en compétition à coacher, face à lui et ses athlètes.
Agir sur quel type de blessures ?
Généralement, on glace surtout dans les premières secondes car cela a plusieurs intérêts :
- d’un côté, cela permet de diminuer l’intensité de la douleur grâce au froid qui a un effet anesthésiant sur les nerfs,
- et d’un autre, cela contribue à limiter les saignements internes qui résultent souvent de blessures musculaires ou ligamentaires.
Le froid provoque en effet un phénomène de vasoconstriction, les vaisseaux sanguins se rétractent et limitent ainsi l’hématome au niveau de la liaison. Celui-ci sera donc moins volumineux et moins long à se résorber.
Le froid peut être aussi utilisé sur des lésions chroniques telles que les tendinites. Mais dans ce cas, l’objectif sera davantage d’atténuer la douleur post-entraînement afin de passer le cap de quelques compétitions avant de faire des soins plus conséquents avec une période de repos adaptée.
Comment glacer ?
Attention, on ne glace pas une blessure n’importe comment. Que ce soit avec des machines à cryothérapie ou des glaçons, il faut toujours veiller à ne pas générer de phénomènes de brûlures cutanées. Pour cela, on évite de glacer au delà de 10 minutes et on utilise plutôt un linge humide qui permet de faire diffuser plus rapidement et profondément l’action du froid des glaçons.
Quand doit-on éviter le glaçage ?
Concernant le type de blessures à éviter de glacer, il n’y en a pas vraiment. On évitera juste de mettre du froid sur des lombalgies aigues. Car en plus de ne pas être très agréable, cette action ne sera pas efficace. Les lumbagos sont en effet davantage liés à des contractures musculaires, sur lesquelles le chaud aura une action plus bénéfique.
J’ai des periostites, surement duent a la reprise de l’entrainement trop intensif. Auriez vous des conseils sur la guerison?
Merci
Bonjour, un article est en ligne. CM