Comment soigner les périostites ?
Le poison du début de saison pour les athlètes et les entraîneurs. Je veux parler de la périostite. Quelles sont les causes, comment les soigner et les éviter ?
1- généralités
Une périostite c’est quoi ? Les os sont recouverts d’une fine pellicule appelée périoste. La périostite c’est l’inflammation de cette membrane. A chaque foulée une “onde de choc” remonte le long de la jambe (3 fois le poids du corps en course à pied, 7 fois en saut en hauteur). Si cette onde se diffuse de façon non harmonieuse dans la jambe, elle va enflammer en premier lieu le périoste.
Le coureur à pied est touché principalement. Les autres disciplines de l’athlétisme également (sprint, haies, hauteur, longueur) et les sports collectifs, sports de raquette, danse …
Au début la douleur n’est présente qu’en courant, d’abord seulement pendant l’échauffement puis à un stade plus avancé pendant la durée de l’entraînement puis à un stade bien trop tardif la douleur est présente à la simple marche.
La stratégie à adopter est simple : repos et consultation. Si mon médecin me prescrit un anti-inflammatoire sans m’examiner et m’interroger et bien je prends un autre avis. Pourquoi ? Car pour soigner une périostite il faut en soigner la cause.
Seul un examen médical bien conduit peut éliminer une pathologie qui est responsable des mêmes symptômes que la périostite tibiale, il s’agit de la « fracture de fatigue » : c’est le piège, il ne faut pas passer à côté. En sachant aussi que parfois une périostite négligée peut évoluer sur une fracture de fatigue. Au moindre doute, votre médecin vous prescrira une scintigraphie, c’est l’examen le plus performant.
2- les causes
- les chaussures :
Chaussure usée ou non adaptée au morphotype du pied ou encore changement de marque de chaussures. Toute personne qui fait de la course à pied doit acheter sa paire (ou ses paires) de chaussures dans un magasin spécialisé. Le mieux c’est de consulter un podologue du sport qui vous examinera à l’effort sur un tapis spécial. Il vous conseillera sur le type de chaussures à porter et si besoin il vous proposera une paire de semelles adaptées. Une paire de chaussures pour courir, ça ne se porte que pour courir. Et le chaussage au quotidien doit être correct et adapté.
- l’athlète :
La surcharge d’entraînements, c’est très souvent la cause principale. Il peut aussi s’agir d’une personne qui se remet au sport tout comme d’un sportif non coureur à pied qui pendant son intersaison va se mettre au footing.
Travailler pour acquérir une foulée fluide. Eviter de taper le sol avec le pied, l’onde de choc est plus agressive. L’attaque du pied doit se faire par “plein-pied”, au mieux par la plante pour caresser le sol. Jamais par le talon ou la pointe. Eliminer la pratique sur sol dur et en descente. Privilégiez la piste ou les sous-bois.
3- la prévention
Boire avant, pendant et après l’effort. C’est essentiel. Eviter les aliments acides, privilégier les aliments alcalins. Vous trouverez facilement une liste de ces aliments sur internet.
Le retour veineux : une circulation veineuse défaillante est un des éléments qui peut favoriser l’apparition d’une périostite.
L’état de forme et le stress et la qualité du sommeil. Si on est stressé dans le mental, on est stressé dans sa foulée. Inutile de rallonger une séance si on est fatigué, ou encore si on a mal dormi.
Un bilan sanguin pourra rechercher des facteurs qui peuvent favoriser un climat propice aux tendinites et périostites : acide urique élevé, cholestérol, triglycérides. La carence en fer chez un sportif qui présente une tendinite ou une périoste rebelle peut être aussi une piste de recherche.
Un sur-poids bien sûr, qui de plus aggravera peut-être les troubles plantaires statiques et dynamiques.
Une infection à distance devra toujours être recherchée : une infection dentaire, une sinusite, trouble de la vision etc…
Savoir respirer pendant l’effort, ça semble évident. Et pourtant combien de sportifs respirent mal pendant l’effort, captent mal l’oxygène ambiant, font donc plus d’acide, et donc des tendinites, blessures musculaires et périostites.
4- les conseils pour soigner une périostite
- le repos sportif absolu (15 jours pour une périostite bénigne, jusqu’à 2 mois dans les formes rebelles),
- les massages appuyés avec des glaçons sur la zone sensible,
- la consultation chez le podologue,
- les anti-inflammatoires à condition de ne pas courir sinon on masque la douleur et la périostite va s’aggraver,
- la mésothérapie peut donner des résultats intéressants, par contre évitez les praticiens qui vous conseilleront 15 séances,
- la kinésithérapie pratiquée par un bon praticien, qui prendra le temps et choisira parmi plusieurs techniques : physiothérapie, massage transverse profond, travail de proprioception,
- ne vous faites JAMAIS infiltrer pour une périostite : c’est contre-indiqué et ça vous laissera des traces au niveau sous cutané.
Pendant la phase des soins, faîtes du vélo, allez nager pour éviter la perte de foncier. Lors de la reprise des entraînements, la qualité et la durée de l’échauffement et des étirements seront ESSENTIELS, surtout par temps frais.
Un point positif à relever tout de même : la périostite s’estompe en cours de saison. Je n’ai jamais rencontré d’athlètes gênés toute une saison.