Saut en longueur : structure et rythme des 3 derniers appuis
Quelle est la spécificité des 3 derniers appuis au saut en longueur et donc des dernières foulées ? Comment l’athlète doit-il s’organiser pour sauter loin ?
Rappelons que l’élément essentiel pour sortir une belle performance au saut en longueur, reste la vitesse en sortie de planche. Mais attention, cette vitesse doit être utilisable à l’appel.
Imaginons Usain Bolt qui viendrait faire une pige en longueur, et qui ne changerait rien de sa technique de course à l’approche de la planche … Et bien au mieux, il serait incapable de déclencher une impulsion, et au pire, il se casserait la cheville.
La structure des derniers appuis
Contrairement au sprinter qui place chacun de ses appuis sous le bassin, le sauteur doit placer, à l’impulsion, son appui d’appel vers l’avant (appui 3). On parle ainsi de prise d’avance de l’appui par rapport au bassin.
Cette prise d’avance va nécessiter obligatoirement un abaissement préalable. Celui-ci s’effectuera sur l’avant-dernier appui (appui 2). Notons que la pose de cet appui se fera pied à plat.
Mais pour qu’il y ait cet abaissement, il va falloir que la foulée qui précède l’avant-dernier appui soit plus longue (de l’appui 1 à l’appui 2). Attention, ça reste une foulée et non pas un saut !!!
La dernière foulée sera plus courte qu’une foulée normale. Le temps de suspension y sera réduit le plus possible.
Et on notera un passage très rasant du pied d’appel. Celui-ci amorcera une légère élévation avant de toucher le sol pour assurer un mouvement vers l’arrière et vers le bas (c’est le griffé).
Les 2 dernières foulées sont donc spécifiques, mais ne doivent en aucun cas réduire la vitesse terminale du sauteur qui doit être optimale.
Le rythme des 3 derniers appuis
Il y a une permanence dans le rythme particulier des 2 dernières foulées.
Le temps de suspension de l’avant-dernière foulée est similaire à celui des foulées précédentes.
Mais le temps de support de l’avant-dernier appui est significativement augmenté (de 20% à peu près). Alors que le temps de suspension de la dernière foulée est considérablement diminué (de 40% environ). Ce qui est logique puisqu’au cours de cette foulée (plus courte de 10 à 15%), le sol est quitté plus tard et retrouvé plus tôt que lors d’une foulée normale de course.
Lors de la pose de l’avant-dernier appui, le difficile compromis entre sa durée et la conservation optimale de la vitesse met l’accent sur la difficulté technique particulière à ce saut.
Partie du saut très délicate à enseigner car elle impose précision technique et vitesse d’exécution. A venir, quelques propositions d’exercices spécifiques.